La dysmorphophobie, également connue sous le nom d’obsession de la dysmorphie corporelle (ODC), est un trouble psychologique caractérisé par une préoccupation ou une obsession excessive concernant un défaut dans l'apparence, fût-ce une imperfection légère réelle (taches de rousseur, grand nez, rides, acné, cicatrices...), voire délirante, une focalisation excessive sur un détail de l’apparence physique. Ce détail, qu’il s’agisse d’une imperfection mineure ou d’un défaut réel, devient une source d’angoisse et d’obsession. Ce trouble repose en grande partie sur une intolérance à l’imperfection physique et s’accompagne souvent d’un sentiment altéré de la valeur personnelle, l’image de soi étant profondément perturbée. Cette pathologie de l'image du corps est relativement fréquente puisqu'elle touche environ 1% de la population et peut avoir de graves répercussions autant sur le psychisme (dépression) que sur les conduites (ex. addictions à la Chirurgie esthétique).

La dysmorphophobie reste largement méconnue et mal comprise. En effet, le délai de diagnostic est estimé à environ 15 ans, ce qui témoigne de la difficulté à la repérer et à la traiter.

Ce phénomène est amplifié dans notre ère numérique, où les normes de beauté sont souvent exacerbées par la diffusion incessante d’images idéalisées. L’ODC touche particulièrement les jeunes générations, qui, sous l’influence de la « Selfie Mania » et des standards de beauté irréalistes véhiculés sur les réseaux sociaux, deviennent vulnérables à ces obsessions esthétiques.

Cet ouvrage va permettre aux professionnels du soin psychique de mieux reconnaître et traiter ce problème et propose un protocole thérapeutique spécifique, fondé sur des techniques cognitives et comportementales, pouvant être adapté en fonction des besoins individuels. En outre, il invite à une réflexion sur la notion de corps « augmenté » à travers le concept de la Santé Esthétique, qui pourrait redéfinir notre relation au corps en favorisant une approche plus équilibrée, nourrissant l’amour de soi et prévenant la réduction de l’individu à son apparence.